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Les guitares ayant appartenu à Bob Dylan sont extrêmement rares sur le marché. Ce n’est pas parce que Dylan en aurait eu très peu, bien au contraire on l’a vu au cours de sa carrière avec de nombreux instruments dans des styles très différents, entre des Martin des années 20 et des Yamaha. Cette rareté est en revanche due au caractère de l’artiste, devenu un véritable ermite mystérieux qui ne donne jamais d’interview et ne s’est jamais laissé aller à vendre ses effets personnels aux enchères. Les rares exceptions sont donc avidement recherchées par les nombreux fans du Zim’.
Parmi elles, cette Strat tient une place particulière puisqu’elle a connu une histoire passionnante : cette série L a commencé sa vie en 1962 (une des premières série L donc) comme une slabboard de série, puis Dylan l’a faite repeindre en silver sparkle chez Fender en 1991 avant de la jouer sur scène entre 1991 et 1994. La belle s’est ensuite retrouvée chez Matt Umanov, le magasin de référence du Greenwich Village de New York, avant de repartir chez son propriétaire suivant.
Le travail de refinish est exemplaire et pour cause : il s’agit de l’oeuvre de J.W. Black, un master builder du Custom Shop qui avait fait son apprentissage chez Sadowsky et qui a ensuite travaillé chez Fender au service de Jeff Beck, des Rolling Stones ou encore de Eric Clapton, à une époque où le Custom Shop était avant tout destiné à satisfaire les besoins de cette clientèle royale. Le refinish est même documenté à travers le recipissé Fender livré avec l’instrument. On trouve aussi avec cette Strat un certificat d’authenticité signé par Cesar Diaz, une autre figure marquante du monde de la guitare de l’époque. Après avoir travaillé avec Stevie Ray Vaughan, avec Clapton et avec les Stones, Diaz est devenu technicien pour le groupe de Dylan en 1986, avant de devenir guitariste du maître. Ce n’est pas tous les jours que l’on peut jouer la Strat d’un Prix Nobel de littérature.
(1941)
Guitare principale : Fender Stratocaster Titre à écouter absolument : Like A Rolling Stone Bob Dylan est plus qu’une légende. C’est un visionnaire, un prophète révolutionnaire qui a pris la musique rock et l’a amenée ailleurs. Avant lui, les paroles de la musique populaire se devaient d’être simplistes et facilement compréhensibles des adolescents.
Après Dylan, il est autorisé de se montrer profond et mystérieux dans l’écriture de ses textes, et une génération de poètes trouvera son salut dans l’hybride de rock et de recherche verbale inventée par Dylan. Le tout pour arriver au Prix Nobel de Littérature en 2017, excusez du peu.
Au cours de sa carrière, Robert Zimmerman (son vrai nom) n’a eu de cesse de se renouveler, passant d’un visage à l’autre au gré de ses inspirations. Il commence comme troubadour folk du Greenwich Village new yorkais avec un premier album éponyme très inspiré par Woody Guthrie en 62, puis The Freewheelin’ l’année suivante, son album folk classique sur lequel on trouve des textes aussi puissants et intemporels que Blowin’ In The Wind, Masters Of War ou A Hard Rain’s A Gonna Fall.
Mais Dylan ne se contente pas d’être le protest singer que tout le monde attend, il n’est pas à l’aise comme porte-étendard et devient alors poète surréaliste en s’entourant d’un groupe de rock électrique avec Mike Bloomfield à la Telecaster. Le classique Highway 61 Revisited sortira en 65, suivi de Blonde On Blonde en 66, l’album de country rock enregistré à Nashville avec des musiciens locaux.
Dylan a connu des dizaines de vies musicales différentes, accompagné de guitaristes exceptionnels (Mick Ronson, Robbie Robertson…). Bob lui-même est loin d’être un mauvais musicien, il a une patte rythmique redoutable qui au fur et à mesure des années s’est exprimée sur des Martin pre-war, des Gibson J-45, J-200 ou L-0, des Telecaster, des Stratocaster, des Yamaha, des Duesenberg ou même des James Trussart. Caméléon jusqu’au bout.