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Contrairement aux apparences, cette Martin est 100% originale ! À la fin des années 50, voyant les marques concurrentes remporter de très beaux succès sur le marché de l’électrique, la marque de Nazareth a décidé de se pencher sur le sujet. Mais comme les ingénieurs de Martin ont toujours été très conservateurs et que les méthodes de production étaient déjà rodées pour leurs acoustiques, ils se sont contentés d’ajouter deux micros sur leurs trois modèles stars, créant ainsi la 00-18E, la D-18E et la D-28E.
Chacune d’entre elles était similaire à sa consoeur purement acoustique, avec l’ajout peu discret de deux micros DeArmond, d’un sélecteur à trois positions et de quatre boutons disposés en ligne le long de la table. Le problème du concept était que l’idée n’était efficace d’aucun point de vue : pour le rendu acoustique, l’ajout de micros à même la table empêchait les vibrations, tandis que pour le rendu électrique, les graves généreux de la dreadnought avaient la fâcheuse tendance de partir immédiatement en feedback. Ajoutez à ça le fait que ces guitares étaient bien plus chères que leurs pendants acoustiques, et on comprend vite que Martin ait arrêté ces séries en 1963, ce qui fait de cette D-28E un exemplaire de la dernière année de production.
On y retrouve évidemment le superbe corps en palissandre brésilien qui orne toutes les D-28 de la période, et le son particulier et personnel de ces séries a fini par trouver un public parmi les amateurs de lo-fi à la recherche d’un instrument qui sort des sentiers battus. L’exposition la plus significative de cette série est venue en 1993 avec le le concert MTV Unplugged de Nirvana, pour lequel Kurt Cobain joue sur une D-18E. Cette D-28E quant à elle a la particularité de n’avoir jamais été modifiée à part un refrettage (alors que l’électronique de beaucoup de guitares d’époque a été retouchée), ce qui la rend exceptionnelle.
Mais ce n’est pas tout, puisqu’elle a appartenu à Noel Gallagher. La légende britannique s’est servi de cette Martin comme outil d’inspiration avant de la relâcher dans la nature, où ses notes bien rondes n’ont eu aucun mal à convaincre d’autres musiciens.
(1967)
Groupe : Oasis
Guitare principale : Epiphone Sheraton
Titre à écouter absolument : Supersonic
Il est facile d’oublier à quel point Oasis était un excellent groupe tant leur musique a été éclipsée par leurs frasques diverses dans la manière qu’ont eu les médias de parler d’eux. Pourtant, ces fils de Manchester ont écrit quelques unes des plus belles chansons des années 90, construisant véritablement la bande originale d’une décennie en mal d’idoles.
De Supersonic en 1994 à Falling Down en 2009, Oasis a vendu 75 millions d’albums et placé 8 titres à la tête des charts. Bien sûr, leur musique est profondément inspirée par les Beatles de 1966 dont ils ont repris le style visuel et l’approche de la production, mais ils ont pris ce son et l’ont amené vers leur décennie, en la mettant à jour via des chansons qui n’auraient sans doute pas dépareillé sur Revolver comme Wonderwall ou All Around The World.
Comme personne ne l’ignore, le groupe est mené par les frères Gallagher, Liam au chant et Noel à la guitare, même s’il arrive que Noel chante avec son grain très attachant, sur Don’t Look Back In Anger par exemple. Comme les Kinks avant eux, les frère Gallagher n’ont pas réussi à contenir leurs querelles familiales hors de la sphère professionnelle et le groupe a fini par exploser sous leur poids.
Depuis, Noel a monté son groupe High Flying Birds avec un excellent premier album éponyme en 2011, la preuve que le guitariste a encore des choses à dire artistiquement parlant. Il tourne encore avec cette formation qui en est à son troisième album avec Who Built The Moon (2017). Guitaristiquement, Noel n’a pas changé et il reste fidèle aux instruments qu’il aimait lorsqu’il jouait dans Oasis : on l’a beaucoup connu avec une Epiphone Sheraton (la version Epiphone de la ES-335), et il a beaucoup joué sur plusieurs semi-hollow dans ce style, dont une superbe ES-355 Cherry Red et des Epiphone Casino. Il est aussi fan de Les Paul, qu’elles soient burst ou autres, et son acoustique de prédilection est bien sûr la J-200, un instrument qui lui reste associé à ce jour.