Matt's Collection
Cette superbe Jazz Bass serait déjà une pièce de choix pour n’importe quel collectionneur par son année de fabrication, 1961 étant l’année du lancement du modèle qui allait devenir l’autre grande référence de la basse électrique, mais aussi pour ses potards concentriques au lieu des trois boutons habituels, une caractéristique extrêmement rare que l’on ne trouve que sur les tout premiers modèles.
Mais cette Jazz Bass représente en plus un morceau d’histoire à elle seule, puisque son ancien propriétaire n’est autre que Pino Palladino, le bassiste le plus enregistré des années 80. On entend à ce titre cette basse sur la plupart des sessions qu’il a pu faire (et dieu sait s’il a pu en faire), mais on la voit aussi sur scène lorsqu’il joue aux côtés de The Who ou au sein du John Mayer Trio, sans conteste la meilleure période de Mayer et le meilleur groupe qui l’ait accompagné.
Cette Jazz Bass a reçu une électronique active dans les années 80, comme il était alors courant de le faire pour les instruments à vocation professionnelle, mais Palladino a eu la présence d’esprit de garder le pickguard d’origine avec les micros et les potards intacts. Cet outil de travail est donc revenu à sa configuration originale, en gardant les traces de la cavité pour la pile si l’on regarde bien à l’arrière. Comme toute basse qui a beaucoup servi, elle a reçu de nouvelles frettes et se voit donc prête à distiller son groove rond et chaud pendant de nombreuses années encore.
(1957)
Groupe : John Mayer Trio
Guitare principale : Fender Precision 1962
Titre à écouter absolument : Who Do You Think I Was (John Mayer Trio)
Pino Palladino n’est pas une superstar auprès du grand public, mais dans le milieu des musiciens et des mélomanes qui s'attardent sur les livrets des disques, l’homme est une véritable légende. Le bassiste gallois a joué sur un nombre d’albums tellement impressionnant qu’il serait presque plus rapide de faire la liste des tubes des années 80 sur lesquels il ne joue pas.
Tout a commencé par l’album de Gary Numan I, Assassin en 1982, puis le premier album de Paul Young et à partir de ce moment-là tous les producteurs en ont fait une arme secrète de choix. On l’entend chez David Knopfler, David Gilmour, Tears For Fears, Pete Townshend, Elton John, Don Henley, Phil Collins, ou encore Melissa Etheridge. Avec ces différents artistes, il a construit sa signature sonore par des lignes de fretless fluides, d’une musicalité et d’une justesse toujours irréprochables avec le gros son à l’octaver qu’il tirait de sa Music Man StingRay.
En 2000, il se réinvente pour le légendaire album de D’Angelo, Voodoo, sur lequel il pose d’énormes grooves qui titillent les subs sur sa Precision et sa Jazz Bass. Dès lors, il devient aussi le bassiste à la mode pour les productions du nouveau millénaire, entre Adele, Ed Sheeran, John Legend ou même Nine Inch Nails. Il joue aussi régulièrement avec Jeff Beck, et a même remplacé le défunt John Entwistle au sein de The Who à partir de 2002. Enfin, en 2005, il rejoint Steve Jordan à la batterie et forme la section rythmique de luxe du John Mayer Trio, une formation qui permet à Palladino de se faire enfin remarquer du public pour son élégance et son efficacité.