Matt's Collection
Lorsqu’il rejoint AC/DC en 1977, Cliff Williams joue sur Fender Precision, un instrument qui correspond bien à son jeu puissant et efficace au médiator. Mais entre temps, la marque californienne Music Man, créée elle aussi par Léo Fender, a lancé la basse StingRay, un modèle qui garde la simplicité de la P Bass mais lui ajoute un plus gros niveau de sortie et un tranchant supplémentaire qui convient parfaitement à l’évolution du son des productions musicales de l’époque.
Cliff Williams adopte définitivement la StingRay en 1979, sur la tournée qui suit l’album Highway To Hell. On peut d’ailleurs voir une sunburst maltraitée par le maître dans le film Let There Be Rock, enregistré à Paris fin 79. C’est encore elle que l’on voit en 2011 dans Live At The River Plate, jusqu’au Rock Or Bust World Tour qui s’est terminé en 2016. Entre temps, Cliff n’aura eu que cinq StingRay au cours de ces 37 années de bons et loyaux services. Celle-ci porte le numéro 3, et la numéro 4 se trouve aussi dans la collection de Matt’s Guitar Shop. Autant dire que peu de basse peuvent se vanter d’avoir fait vibrer autant de stades que cette modeste Music Man.
(1949)
Groupe : AC/DC
Guitare principale : Music Man StingRay
Titre à écouter absolument : Down Payment Blues
La section rythmique d’AC/DC est l’inverse d’un groupe de frimeurs ou de guitar heroes flamboyants : les deux frontmen (Angus Young et Brian Johnson) font le show, et les trois derrière tiennent la baraque sans en avoir l’air. À le voir campé au fond de la scène, n'avançant que pour faire les choeurs sur les refrains, on pourrait se dire que Cliff Williams, bassiste du groupe depuis 1977, se contente du minimum syndical. Au contraire, c’est un musicien d’une intelligence rare, chez qui chaque phrase justifie pleinement sa place et qui n’a pas peur de jouer la même note pendant trois minutes si c’est ce que le morceau exige (écoutez à ce propos son travail sur Thunderstruck). Certains l’accusent d’être simpliste et de ne pas prendre la peine de varier son approche, mais c’est faire peu de cas de ses discrètes syncopes et lignes mélodiques qui sont mixées tellement bas qu’on les perçoit au lieu de les entendre.
Williams a rejoint le groupe à l’époque de la tournée de l’album Let There Be Rock et a donc commencé à apparaître sur la discographie d’AC/DC à partir de Powerage (1978). Il y a remplacé Mark Evans après avoir fait partie des groupes Home puis Bandit, qui n’ont connu qu’un succès à petite échelle. Avec l’arrivée de Cliff Williams commence l’âge d’or du groupe, et il est responsable du gros son moelleux du trio d’albums magiques Powerage, Highway To Hell (1979) et Back In Black (1980). Au départ, il joue beaucoup sur Precision Bass, tant le modèle originel de Fender se prête bien au rebond perçant de son médiator, mais avec le temps il a adopté les Music Man StingRay qui sont devenues ses basses principales. On l’a cependant vu avec de nombreux instruments différents dont une basse Steinberger sans tête et une Gibson Thunderbird.