Vendue
1993 marque le début d’un nouvel âge d’or de l’amplification chez Fender. Non contents de revisiter leurs classiques (c’est l’année où ils ont commencé à fabriquer le Deluxe Reverb ‘65), ils ont aussi fait appel à Bruce Zinky. Ce génial concepteur a donné naissance au best seller absolu de la marque, le petit 15 watts Blues Junior, dont le succès ne diminue toujours pas un quart de siècle plus tard.
Mais les vrais connaisseurs (parmi lesquels on trouve Jeff Beck, excusez du peu) savent que le vrai chef d’oeuvre de Zinky est l’autre ampli 15 watts sorti en 1993, le Pro Junior. Ce n’est pas simplement un Blues Junior sans reverb, avec un HP de dix pouces et des réglages beaucoup plus simples (volume et tonalité uniquement). C’est en fait le digne héritier des amplis tweed, un petit monstre discret d’à peine dix kilos qui ne demande qu’à être poussé dans le gros crunch. D’ailleurs, le Pro Junior original était tellement parfait que lorsque Fender a présenté sa troisième mise à jour de la série Hot Rod, le benjamin de la famille n’a pas changé du tout. Le Pro Junior III, sorti en 2010, ne représente qu’une très légère mise à jour cosmétique.
Cet ampli appartient donc à la troisième génération, et il a appartenu à Noel Gallagher. Le génie d’Oasis l’a utilisé avec son groupe High Flying Birds, sans doute en studio (un domaine dans lequel le Pro Junior brille tout particulièrement) et peut-être aussi sur scène, puisqu’à l’heure actuelle les techniques de sonorisation permettent d’utiliser des petits combos même dans de grandes salles. Quoi qu’il en soit, on a tous besoin d’un Pro Junior d’appoint, même Noel Gallagher.
(1967)
Groupe : Oasis
Guitare principale : Epiphone Sheraton
Titre à écouter absolument : Supersonic
Il est facile d’oublier à quel point Oasis était un excellent groupe tant leur musique a été éclipsée par leurs frasques diverses dans la manière qu’ont eu les médias de parler d’eux. Pourtant, ces fils de Manchester ont écrit quelques unes des plus belles chansons des années 90, construisant véritablement la bande originale d’une décennie en mal d’idoles.
De Supersonic en 1994 à Falling Down en 2009, Oasis a vendu 75 millions d’albums et placé 8 titres à la tête des charts. Bien sûr, leur musique est profondément inspirée par les Beatles de 1966 dont ils ont repris le style visuel et l’approche de la production, mais ils ont pris ce son et l’ont amené vers leur décennie, en la mettant à jour via des chansons qui n’auraient sans doute pas dépareillé sur Revolver comme Wonderwall ou All Around The World.
Comme personne ne l’ignore, le groupe est mené par les frères Gallagher, Liam au chant et Noel à la guitare, même s’il arrive que Noel chante avec son grain très attachant, sur Don’t Look Back In Anger par exemple. Comme les Kinks avant eux, les frère Gallagher n’ont pas réussi à contenir leurs querelles familiales hors de la sphère professionnelle et le groupe a fini par exploser sous leur poids.
Depuis, Noel a monté son groupe High Flying Birds avec un excellent premier album éponyme en 2011, la preuve que le guitariste a encore des choses à dire artistiquement parlant. Il tourne encore avec cette formation qui en est à son troisième album avec Who Built The Moon (2017). Guitaristiquement, Noel n’a pas changé et il reste fidèle aux instruments qu’il aimait lorsqu’il jouait dans Oasis : on l’a beaucoup connu avec une Epiphone Sheraton (la version Epiphone de la ES-335), et il a beaucoup joué sur plusieurs semi-hollow dans ce style, dont une superbe ES-355 Cherry Red et des Epiphone Casino. Il est aussi fan de Les Paul, qu’elles soient burst ou autres, et son acoustique de prédilection est bien sûr la J-200, un instrument qui lui reste associé à ce jour.