Vendue
En 2016, après des décennies à utiliser la Stratocaster pour en tirer les plus beaux sons de la pop music post-eighties, The Edge de U2 a enfin eu droit à son modèle signature chez Fender, un excellent exemple de design sobre et fonctionnel dérivé de la série Deluxe. On y retrouve le chanfrein d’accès au talon du manche, le vibrato deux points et les straplocks intégrés, le tout avec les micros qui ont fait le son du musicien, deux Fat 50s en milieu et manche mais surtout un DiMarzio FS-1 en position chevalet.
Comme il s’agit d’une guitare conçue par et pour un guitariste exigeant, d’autres musiciens tout aussi exigeants y ont trouvé leur compte, à l’image de Richie Sambora. Ce dernier s’est fait connaître au sein de Bon Jovi avec une Stratocaster HSS, c’est-à-dire avec un humbucker en position chevalet, un instrument qui a inspiré son propre modèle signature. Mais l’âge et la sagesse sonore aidant, Sambora est revenu vers le micro simple tout en gardant un certain goût pour la distorsion épaisse. À ce titre, le FS-1 représente donc un compromis parfait puisqu’il s’agit bien d’un micro simple mais avec 25% de niveau de sortie supplémentaire par rapport à un modèle typé vintage. En toute logique, Sambora est donc tombé amoureux de la Strat The Edge, et il y a monté des mécaniques à blocage afin de pouvoir maltraiter le vibrato sans souci de tenue d’accord.
C’est cette Strat que l’on entend sur l’album de RSO, le projet monté par Richie Sambora et Oranthi. Leur premier opus Radio Free America, sorti en 2018, a été produit par Bob Rock, un producteur que l’on associe souvent avec les grandes heures de Metallica mais avec qui Sambora avait aussi l’habitude de travailler au sein de Bon Jovi. Sambora et Orianthi ont donc tous les deux signé la table de cette Strat en souvenir des sessions de cet excellent album de pop rock.
(1959)
Groupe : Bon Jovi
Guitare principale : Fender Stratocaster signature
Titre à écouter absolument : Livin’ On A Prayer
L’histoire du rock est ainsi faîte : pour chaque Mick Jagger, il y a un Keith Richards. Pour chaque Steven Tyler, il y a un Joe Perry. Pour chaque Robert Plant, il y a un Jimmy Page. Pour chaque chanteur superstar qui déchaîne les foules, il y a un guitariste ombrageux et infiniment cool qui assure les arrières et ne prend le devant de la scène que par assauts sporadique de trente secondes.
Richie Sambora a intégré le groupe du New Jersey Bon Jovi en 1983, quelques mois après sa formation. Dès le départ, le jeu et la personnalité de Sambora complètent à la perfection l’image du chanteur fondateur Jon Bon Jovi. Ensemble, ils forment un duo de songwriting qui accouchera des classiques du hard FM qui restent incontournables sur toutes les stations radio. La véritable explosion se produit en 1986 avec l’album Slippery When Wet, sur lequel Sambora co-signe neuf des dix titres, y compris les trois mega-singles Livin’ On A Prayer, You Give Love A Bad Name et Wanted Dead Or Alive. On y entend le jeu véloce, précis, énergique et inventif du guitar hero, qui a bien sûr intégré Van Halen comme tous les solistes de l’époque, mais y ajoute une patte bien à lui. La science de l’arrangement qui fait mouche se retrouve dans l’utilisation de la douze cordes sur Wanted…, le pitch shifter du solo de You Give Love A Bad Name ou dans la talkbox sur Livin’ On A Prayer.
Dès lors, le groupe devient colossal et tourne dans le monde entier devant des parterres de fans en transe. Le génie de Bon Jovi est d’avoir réussi à renouer avec le succès à plusieurs années d’intervalles, touchant ainsi plusieurs générations successives. On les retrouve donc de nouveau au sommet des charts en 1994 avec Always, puis en 2000 avec It’s My Life (encore co-écrit par Sambora), s’imposant auprès d’un nouveau public qui les suit toujours à l’heure actuelle.
Victime de ses démons, Sambora a été contraint de quitter le groupe en 2013 au beau milieu d’une tournée mondiale de plus. Depuis, il a lancé le groupe RSO avec son ex-compagne Orianthi, et paraît de plus en plus intéressé par la Telecaster et l’Esquire avec le temps qui passe, lui qui était surtout connu pour ses superstrats à l’époque de Bon Jovi. L’avenir musical de Sambora nous réserve donc sans doute encore quelques belles surprises.