Vendue
Appetite For Destruction, le premier album des Guns n’ Roses, a été vendu à trente millions d’exemplaires. Pourtant, son succès n’a pas été immédiat, et lors de sa sortie en 1987 le groupe jouait encore dans les clubs de Los Angeles. Puis progressivement, les Guns ont pris du galon et se sont finalement retrouvés à remplir le Budokan de Tokyo fin 1988.
Pour faire face à ce changement radical de statut, les musiciens du groupe ont eu à s’équiper en conséquence. C’est à ce moment-là que Slash a décidé d’ajouter deux Les Paul à son arsenal en plus de sa principale, la fameuse 58 à la brûlure de cigarette.
Le grand frisé est donc entré en contact avec Gibson, et a pris possession de deux sunburst plain top Heritage stock B (des modèles avec de légers défauts donc), de son propre aveu les deux meilleures Les Paul de sa collection de l’époque. Il n’aimait pas le sunburst d’origine, trop violent dans son dégradé, et les a donc faîtes refinir dans une teinte proche de sa 58, un sunburst doux et lumineux. Il a aussi remplacé les micros par des Seymour Duncan Alnico II, son modèle de prédilection depuis toujours. Dès lors, ces deux guitares sont parties avec Slash sur la route et l’une d’entre elle est devenue sa principale pour la scène, d’où son piteux état à l’heure actuelle tant elle a été rafistolée et recollée dans tous les sens.
C’est cette gueule cassée que le Custom Shop Gibson a choisi de reproduire en 2008 sous le nom de Slash VOS, en reprenant son look juste après le refin, sans les cicatrices. Seules 400 guitares ont été produites, et ces guitares sont encore avidement recherchées par les fans pour leur sobriété et leur qualité sonore.
(1965)
Groupe : Guns N’ Roses
Guitare principale : Gibson Les Paul Standard 1959 Kris Derrig
Titre à écouter absolument : Welcome To The Jungle
Sans Slash, il y a fort à parier que la Les Paul ne serait plus qu’une relique du passé qui n’intéresserait que les fans extrémistes de Clapton. Pourtant, à la seule force de ses riffs légendaires et de son grain mouillé et séduisant, ce guitar hero ultime a remis le sunburst au goût du jour et en a même fait une marque de fabrique, au même titre que son chapeau haut de forme et ses longs cheveux bouclés.
Saul Hudson (son vrai nom) était un pur produit des années 80, au point qu’il a même auditionné pour les rois du glam Poison, mais il est parvenu à faire une belle métamorphose en rejoignant Hollywood Rose, le groupe qui allait devenir Guns n’ Roses. Lui et le chanteur Axl Rose se sont réinventés en bad boys, en dandies junky et en rockers post-glam, redonnant du sang neuf au modèle du duo dangereux que forment un chanteur et son guitariste lead, sur le modèle de Steven Tyler et Joe Perry. Avec le rythmicien Izzy Stradlin, Slash créé un mur de guitares qui devient la bande originale de la fin des années 80 avec l’énorme album Appetite For Destruction (1987), sur lequel on trouve autant de riffs inoubliables que de titres, entre Welcome To The Jungle, Nightrain, Mr Brownstone et bien d’autres. L’album suivant, Use Your Illusion (1991), confirme le statut de colosse mondial du groupe qui s’embarque pour deux ans de tournée non-stop. Slash est au sommet de sa gloire, et tous les ados de l’époque veulent une Les Paul pour apprendre à jouer l’intro de Sweet Child O’ Mine.
Lassé des tensions internes, Slash quitte finalement le groupe en 1996 pour se consacrer à son projet solo, le très bluesy Slash’s Snakepit. Il est aussi invité sur de nombreux albums d’autres artistes, de Michael Jackson à Bob Dylan en passant par Lenny Kravitz. En 2002, il fonde Velvet Revolver en compagnie des ex-Guns Duff McKagan et Matt Sorum. Mais la malédiction du chanteur poursuit Slash dans ce groupe et il se voit obligé de virer Scott Weiland en 2008 suite à ses envahissants problèmes de came. En 2010, le chevelu fait enfin ce qu’on attendait de lui et sort un album sous son propre nom, un solo assumé sur lequel tous ses amis chanteurs viennent prêter main forte. Parmi eux, c’est Myles Kennedy qui deviendra le chanteur pour les albums solo suivants.
Enfin, en 2016, Slash retourne au sein de Guns n’ Roses pour une tournée mémorable à guichets fermés. Le groupe joue comme si sa vie en dépendait, les concerts sont longs et passionnants, et Slash a définitivement accédé au statut de dieu vivant. Et ses Les Paul signature se vendent mieux que jamais.