Vendue
Pour certains geeks de guitare, l’Explorer 1976 est une référence bien précise. Il s’agit évidemment de la première année de réédition pour ce modèle qui n’a pas trouvé son public en 1958 (réédité avec un corps acajou au lieu du korina original), mais il s’agit surtout du modèle utilisé depuis de nombreuses années par le génie de la pop The Edge. Au commencement de U2, il jouait essentiellement sa ‘76 et une Les Paul Custom. À l’heure actuelle, alors qu’il emporte un nombre délirant de guitares en tournée, il y a toujours une Explorer ‘76 dans son rig.
Pour les fans de U2, ces guitares sont autant de Saint Graals, ce qui explique qu’elles atteignent des prix importants sur le marché vintage, beaucoup plus que les Explorer de 77 ou 78. Par conséquent, pour le musicien qui recherche le vrai son The Edge mais n’a pas les moyens de craquer pour un exemplaire parfaitement original, voici l’Explorer ultime. Elle a bien été faite en 1976 et le bois vient du même stock que l’arme de prédilection de The Edge, mais certaines pièces ont été changées, ce qui la rend bien plus accessible. Les mécaniques sont en nickel alors que le reste de l’accastillage est doré, le bouton de sélecteur, le sillet et les attaches-courroie ont été remplacés, et la guitare a été refrettée. Les micros sont des modèles Gibson T-Top fabriqués en 1969, et il y a eu un vibrato à un moment donné qui a laissé un petit trou à côté du chevalet actuel.
Avec l’argent que vous économisez en choisissant cette version de la 1976, vous pouvez même vous permettre de chercher un Memory Man original pour faire briller votre croche pointée.
(1961)
Groupe : U2
Guitare principale : Gibson Explorer
À écouter absolument : Where the Streets Have no Name
The Edge est le George Harrison des années 80. Tout comme le Beatle, The Edge n’a rien d’un virtuose, mais il a créé un style de jeu qui est devenu partie intégrante du son de son groupe, les superstars irlandaises U2. Sur l’album Boy en 1980, le jeu de The Edge était profondément influencé par le punk, et son excellente attaque de main droite vient bien de cette éthique. Puis, petit à petit, il a ajouté des effets à son Explorer branchée sur un Vox AC30, transformant le son de sa guitare en une cathédrale sonore qui a propulsé U2 au sommet du rock de stades avec des morceaux inoubliables comme “Sunday Bloody Sunday”, “Pride”, “With Or Without You” et “I Still Haven’t Found What I’m Looking For”.
Sa maîtrise du delay fait partie intégrante de la légende, qu’il se serve de ses Electro Harmonix Memory Man ou du rack TC Electronic 2290 qu’il utilise aussi pour son fameux préampli. Il a transformé les répétitions à la croche pointée en cliché pop qui a été volé par d’innombrables groupes et musiciens de studio, mais il se démarque de la compétition en continuant de trouver de nouveaux sons et de nouvelles approches, quitte à revenir aux gros riffs rock dans les années 2000.
Il a utilisé d’innombrables guitares et amplis au fur et à mesure de sa carrière, et fait preuve d’une connaissance en profondeur de son matos, au point qu’il tient à jouer un setup bien particulier pour chaque chanson de la setlist pendant les concerts de U2, sans se soucier du côté pratique à aucun moment. Pour la tournée de 2018, il voyageait avec pas moins de 45 guitares ! Mais le résultat en vaut la peine : aucun guitariste ne sonne aussi bien sur scène.