Vendue
Dans les années 70, tout musicien britannique qui connaissait le succès se devait de passer par l’atelier de Tony Zemaitis pour y passer commande d’un instrument unique destiné à montrer au monde entier le statut de rock star de son propriétaire. Gary Grainger, guitariste des Faces puis de Rod Stewart, a commandé la sienne en 1973, une superbe double cutaway avec table en métal sculpté, et quelques années plus tard c’est Richie Sambora, guitariste et pilier musical du groupe Bon Jovi, qui a ajouté cette Zemaitis à sa collection d’instruments de haute volée.
Il était donc logique que Sambora soit en première ligne pour s’intéresser à la renaissance de la marque lorsque les japonais de Greco ont commencé à produire des Zemaitis en série. On l’a ainsi vu sur scène avec un modèle décoré d’abalone, mais en studio il utilisait plutôt ce modèle plus sobre. À l’époque, Tony Zemaitis proposait aussi des modèles aux décorations minimales, et il s’agit généralement des guitares qui sonnaient le mieux.
Cette Greco Zemaitis reprend la forme de Les Paul rapetissée à pan coupé florentin typique de l’héritage de la marque, et lui ajoute une superbe table trois parties en érable flammé, sur laquelle une incrustation en forme de coeur rappelle les marottes visuelles de Sambora. Le manche 24 cases avec repères en losange à la douzième est indissociable de Zemaitis, tout comme le chevalet outrancier et le losange de métal gravé en guise de logo de tête. Classe et efficace, à l’image de son ancien propriétaire.
(1959)
Groupe : Bon Jovi
Guitare principale : Fender Stratocaster signature
Titre à écouter absolument : Livin’ On A Prayer
L’histoire du rock est ainsi faîte : pour chaque Mick Jagger, il y a un Keith Richards. Pour chaque Steven Tyler, il y a un Joe Perry. Pour chaque Robert Plant, il y a un Jimmy Page. Pour chaque chanteur superstar qui déchaîne les foules, il y a un guitariste ombrageux et infiniment cool qui assure les arrières et ne prend le devant de la scène que par assauts sporadique de trente secondes.
Richie Sambora a intégré le groupe du New Jersey Bon Jovi en 1983, quelques mois après sa formation. Dès le départ, le jeu et la personnalité de Sambora complètent à la perfection l’image du chanteur fondateur Jon Bon Jovi. Ensemble, ils forment un duo de songwriting qui accouchera des classiques du hard FM qui restent incontournables sur toutes les stations radio. La véritable explosion se produit en 1986 avec l’album Slippery When Wet, sur lequel Sambora co-signe neuf des dix titres, y compris les trois mega-singles Livin’ On A Prayer, You Give Love A Bad Name et Wanted Dead Or Alive. On y entend le jeu véloce, précis, énergique et inventif du guitar hero, qui a bien sûr intégré Van Halen comme tous les solistes de l’époque, mais y ajoute une patte bien à lui. La science de l’arrangement qui fait mouche se retrouve dans l’utilisation de la douze cordes sur Wanted…, le pitch shifter du solo de You Give Love A Bad Name ou dans la talkbox sur Livin’ On A Prayer.
Dès lors, le groupe devient colossal et tourne dans le monde entier devant des parterres de fans en transe. Le génie de Bon Jovi est d’avoir réussi à renouer avec le succès à plusieurs années d’intervalles, touchant ainsi plusieurs générations successives. On les retrouve donc de nouveau au sommet des charts en 1994 avec Always, puis en 2000 avec It’s My Life (encore co-écrit par Sambora), s’imposant auprès d’un nouveau public qui les suit toujours à l’heure actuelle.
Victime de ses démons, Sambora a été contraint de quitter le groupe en 2013 au beau milieu d’une tournée mondiale de plus. Depuis, il a lancé le groupe RSO avec son ex-compagne Orianthi, et paraît de plus en plus intéressé par la Telecaster et l’Esquire avec le temps qui passe, lui qui était surtout connu pour ses superstrats à l’époque de Bon Jovi. L’avenir musical de Sambora nous réserve donc sans doute encore quelques belles surprises.