Vendue
Au milieu des années 80, le son de Iron Maiden s’adapte à la mode de l’époque et commence à intégrer des synthétiseurs. Heureusement, le groupe ne deviendra pas pour autant un ersatz new wave avec boîte à rythme, mais ils se sont contentés de mélanger les nouveaux sons électroniques à leur heavy metal bien trempé. Pour autant, ils n’ont jamais officiellement intégré de claviériste dans le groupe (même si Michael Kenney joue hors scène depuis 1988), et il fallait donc trouver un moyen de déclencher autrement ces sons en live : c’est pour cette raison que Adrian Smith, deuxième guitariste du groupe depuis 1980, s’est intéressé à la guitare MIDI.
Cette Jackson Dinky blanche (qui reste à ce jour le type de guitare que l’on associe inévitablement à Smith) est l’une des guitares custom qu’il a commandées à l’époque afin d’être équipé en conséquence. Comme le trahit ses très nombreux boutons sur le corps, elle est équipée d’un capteur hexaphonique qui sort en MIDI via une sortie indépendante des micros magnétiques, afin de mélanger un son traditionnel et un son synthétique. Ce monstre de technologie (pour l’époque bien sûr !) a été utilisé pour l’enregistrement de Somewhere In Time, le premier album du virage progressif du groupe sorti en 1986, ainsi que pour la tournée mondiale qui a suivi. On la retrouve aussi sur Seventh Son of a Seventh Son en 1988, le dernier album pour lequel Smith fait officiellement partie du groupe, et sa dernière tournée avec Iron Maiden avant d’être réintégré en 1999.
Cette Jackson restera ensuite parmi ses préférées puisqu’on l’a aussi vue lorsqu’il jouait avec The Untouchables. Un morceau d’histoire de la technologie guitaristique et un morceau d’histoire du heavy metal, le tout dans une seule guitare.
(1957)
Groupe : Iron Maiden
Guitare principale : Jackson Dinky
Titre à écouter absolument : Two Minutes to Midnight
Le destin semble avoir décidé que les deux guitaristes du géant heavy metal Iron Maiden joueraient ensemble toute leur vie. En effet, Adrian Smith commence comme chanteur dans le premier groupe de Murray, puis apprend la guitare sous l’influence de son ami, inspiré par des musiciens de blues rock comme Johnny Winter. Il restera le pendant bluesy et sauvage au jeu plus fluide et technique de Murray. Les deux forment ensuite le groupe Urchin, que Murray quitte pour rejoindre Iron Maiden en 1978. Smith veut donner sa chance à Urchin et refuse donc de suivre son ami, mais il finit par accepter en 1980 lorsque son groupe implose.
Dès lors, le groupe trouve son duo guitaristique définitif, Murray et Smith harmonisent, se répondent et rivalisent de créativité dans leurs riffs comme dans leurs solos. Smith est aussi un excellent songwriter, et il commence à contribuer aux chansons du groupe à partir du moment où le chanteur Bruce Dickinson rejoint le groupe en 1982, pour l’album The Number of the Beast. On doit à Smith des classiques comme 22 Acacia Avenue ou le riff immortel de Two Minutes to Midnight sur Powerslave.
Suite à des différences de visions créatives avec le bassiste et patron du groupe Steve Harris, Smith quitte Iron Maiden en 1990 après la tournée de Seventh Son of a Seventh Son. Il monte ensuite Psycho Motel et enchaîne albums et tournées, puis son groupe est mis en standby lorsque Dickinson, qui a entre temps été remplacé dans Maiden, lui propose de rejoindre son projet solo. Le duo reprend l’écriture commune pour deux titres de l’excellent Accident of Birth en 97, et deux titres de The Chemical Wedding l’année suivante.
Finalement, en 99, Dickinson redevient le chanteur de Iron Maiden et il ramène Adrian Smith avec lui, qui devient donc le troisième guitariste du groupe avec Murray et Jannick Gers qui l’avait remplacé entre temps. L’énorme Brave New World est l’album des retrouvailles en 2000, et le groupe n’a depuis cessé de sortir des albums et d’enchaîner des tournées mondiales à guichets fermés.