Vendue
Il est des instruments qui accompagnent fidèlement des musiciens tout au long de leur carrière, des titres et des stades. Dans le cas de Cliff Williams, c’est une Musicman StingRay qui a martelé le son lourd et incisif propre aux plus grands tubes d’AC/DC. Initialement surnommée « The #1 Workhouse », la Stringray de 1979 est sa basse préférée depuis plus de 40 ans. 5 exemplaires de 1979 étaient dans le rack de tournée chaque soir dans les plus grands stades. Celui-ci est le numéro 4 joué autour du monde... Mythique, vous avez dit mythique ?
Au départ, Cliff Williams joue beaucoup sur Precision Bass, tant le modèle originel de Fender se prête bien aux rebonds perçants de son médiator, mais lorsque George Young (le frère aîné d’Angus et de Malcom) l’initie à une Music Man StingRay à la fin de l’année 1978, c’est une révélation. Cliff Williams trouve son manche confortable, son poids équilibré et tombe en admiration devant un son véloce et rond. Il adopte immédiatement les Music Man StringRay qui sont devenues ses basses principales, allant jusqu’à en acheter cinq pour être certain d’en avoir toujours une à disposition. Leur son riche et gras et leur tonalité massive ont très vite convaincu le bassiste, qui y a vu l’instrument idéal pour le gigantisme des scènes et des tubes portés par AC/DC. De son propre aveu, elle sonne de manière fantastique et il l’utilise sur tout.
Cliff Williams était systématiquement accompagné de cinq basses StingRay de 1979. Elles possèdent un corps en peuplier et un manche en érable, tandis que le pickguard a été retiré par Williams. Côté électronique, on retrouve un unique micro humbucker. Les contours du corps et la sculpture du manche façonnés par des décennies d’usure nous ramènent vers les grandes heures du groupe australien. On devine les chocs répétés de la boucle de ceinture du bassiste sur le corps et son attaque incisive qui a superbement usé les bords du manche. Parmi ces cinq basses StingRay, deux sont disponibles au Matt’s Guitar Shop... Que savoir de plus ?
(1949)
Groupe : AC/DC
Guitare principale : Music Man StingRay
Titre à écouter absolument : Down Payment Blues
La section rythmique d’AC/DC est l’inverse d’un groupe de frimeurs ou de guitar heroes flamboyants : les deux frontmen (Angus Young et Brian Johnson) font le show, et les trois derrière tiennent la baraque sans en avoir l’air. À le voir campé au fond de la scène, n'avançant que pour faire les choeurs sur les refrains, on pourrait se dire que Cliff Williams, bassiste du groupe depuis 1977, se contente du minimum syndical. Au contraire, c’est un musicien d’une intelligence rare, chez qui chaque phrase justifie pleinement sa place et qui n’a pas peur de jouer la même note pendant trois minutes si c’est ce que le morceau exige (écoutez à ce propos son travail sur Thunderstruck). Certains l’accusent d’être simpliste et de ne pas prendre la peine de varier son approche, mais c’est faire peu de cas de ses discrètes syncopes et lignes mélodiques qui sont mixées tellement bas qu’on les perçoit au lieu de les entendre.
Williams a rejoint le groupe à l’époque de la tournée de l’album Let There Be Rock et a donc commencé à apparaître sur la discographie d’AC/DC à partir de Powerage (1978). Il y a remplacé Mark Evans après avoir fait partie des groupes Home puis Bandit, qui n’ont connu qu’un succès à petite échelle. Avec l’arrivée de Cliff Williams commence l’âge d’or du groupe, et il est responsable du gros son moelleux du trio d’albums magiques Powerage, Highway To Hell (1979) et Back In Black (1980). Au départ, il joue beaucoup sur Precision Bass, tant le modèle originel de Fender se prête bien au rebond perçant de son médiator, mais avec le temps il a adopté les Music Man StingRay qui sont devenues ses basses principales. On l’a cependant vu avec de nombreux instruments différents dont une basse Steinberger sans tête et une Gibson Thunderbird.